dimanche 20 octobre 2024

Petite crue d'automne ...

 Après les fortes pluies cévenoles qui ont touché l'Ardèche et la Haute-Loire il y a 3 jours, une mini"vague" de crue s'est propagée sur l'Allier... 48 heures après les pluies, elle a touché la RNVA avec un débit de 500 m3/s (fort honnête ...).

 


 

Quelques images et vidéos :


D'abord (ci-dessus), vers Bessay-sur-Allier, où les Charolaises se retrouvent sur une île, avec l'eau qui monte ...

Et à Moulins (ci-dessous) où la montée des eaux a submergé les îles "à sternes" (sauf celle fabriquée avec des parpaings ...).


 

 Quelques images supplémentaires  pour le fun ...










dimanche 6 octobre 2024

Doit-on arrêter le nourrissage hivernal des oiseaux à nos mangeoires ?

 Quand nourrir les oiseaux ? 

Le réchauffement climatique hivernal actuel doit poser question.

Ne vous basez pas sur la date de l’hiver dans le calendrier mais sur la météo. La bonne période, c’est quand les gelées prolongées apparaissent. L’arrivée des premiers jours de gel varient selon les régions (de fin octobre à fin novembre).

En résumé, il faut nourrir quand il y a les conditions suivantes :

  • températures négatives

  • gel et/ou couvert neigeux prolongé

  • nourriture inaccessible pendant plusieurs jours

Dans ces conditions, les oiseaux vont avoir des difficultés à accéder à de la ressource alimentaire, on peut alors les aider.

Dès que le temps se radoucit définitivement (vers le mois de mars), arrêtez progressivement (durant 7 et 10 jours) le nourrissage car les oiseaux se seront habitués à cette ressource. Pendant la belle saison, alimenter des mangeoires devient inutile et même néfaste pour eux. Cet arrêt est important car les lipides des graines ou des boules ne graisse ne sont pas adaptés aux futurs poussins qui doivent être nourris exclusivement de protéines, et de nombreuses espèces deviennent ainsi insectivores. D’autre part, la dépendance à un lieu précis de nourrissage doit cesser pour inciter les oiseaux à chercher par eux-mêmes la nourriture la plus adéquate à leur biologie. 

Un nourrissage permanent peut également :

  • entraîner un risque de transmission de maladies : la chaleur pouvant favoriser l’apparition d’infections (salmonellose,…) 

  • avoir un effet sur les taux de prédation : la concentration engendrée par le nourrissage peut faire augmenter les taux de prédation par des animaux sauvages (épervier d’Europe) ou domestiques (chats). 

  • provoquer des perturbations physiologiques : notamment de leurs habitudes alimentaires alors qu’ils doivent justement apprendre à se nourrir par eux-mêmes en capturant des insectes.

  • altérer la composition de la communauté aviaire

Alors, une fois qu'on a dit ça, comment savoir ?   il nous faut des informations sur le climat hivernal de sa mangeoire :  par exemple, ci-dessous, les données thermiques d'une station pas loin de chez moi pour l'année 2024 (SOURCE : infoclimat.fr, site formidable, merci à eux)


L'analyse de ces données est assez simple : en 2024, seul le mois de janvier a été réellement un mois "froid". Mais c'est un froid léger, partiel, qui concerne uniquement les températures extrêmes(par ex le début de matinée) car la moyenne des températures minimales est POSITIVE ! (environ 1°C). Si on suit les recommandations écrites en début de cet article, il n'était pas utile de nourrir les oiseaux dans l'agglo clermontoise en 2024, sauf peut-être quelques jours frais de janvier !

Un truc fait réfléchir : le nourrissage peut avoir un effet sur les taux de prédation : la concentration engendrée par le nourrissage peut faire augmenter les taux de prédation par des animaux sauvages (épervier d’Europe) ou domestiques (chats). 

Conclusion : on sort les boules de graisses les jours de grand froid, quand le gel dure la journée, et plusieurs jours. Sinon on arrête le nourrissage, car la balance bénéfices / risques pose question.




Source initiale de ce texte :

LPOAuRA/S’engager / En tant que citoyen / Les petits gestes / Lenourrissage hivernal




samedi 5 octobre 2024

Carnet de notes ou informatique ?

 Les deux !   Je commence cette semaine mon 49ème carnet de terrain.

Très pratique quand on vadrouille quelques heures dans un méandre de l'Allier : car le grand nombre d'espèces et surtout d'individus de chaque espèce obligerait, avec l'application Naturalist, à avoir le nez sur le Smartphone en permanence. Du coup, on loupe des trucs, et surtout, on ne profite pas de l'instant. C'est pas une vie !

Donc le bon vieux carnet est le plus adapté ... et il ne consomme aucune énergie électrique !


 

mardi 3 septembre 2024

Juillet et août ! on fait des cabanes ... épisode 2 : quelques images en plus ...

 Et oui, quand on reste un peu gamin, on fait des cabanes, mais là c'est pour mieux voir les oiseaux...  Je ne saurais pas expliquer pourquoi j’aime faire ça (d'autant plus que c'est récent: pendant des décennies j'ai gentiment charrié les ornithos qui passaient des journées entières dans leur affût photo).

Je pense que c'est pour le plaisir de savoir qu'on arrive à se planquer et que les oiseaux ne vous voient pas  :). Et c'est aussi parce que c'est sympa de se faire une cabane en branches de saules.


La cabane 

2 toiles de camouflage, beaucoup de branches de peupliers et de saules par dessus (feuillages qu'on récupère au sol après le passage des castors), et ça donne ceci :
 
Façade extérieure (pas mal, hein, un vrai buisson)

Vue magnifique côté terrasse, avec le perchoir pour Martin-pêcheur.

Et vue vers l'intérieur : salon, cuisine et chambre pour la sieste

Et les visiteurs du jour ... 

Il est 9 h du matin, et ça démarre en moins de dix minutes avec un jeune Vanneau huppé, du genre curieux


Une jeune bergeronnette grise vient s'ébouriffer les plumes au soleil.

Un jeune Milan noir se pose quelques secondes près de l'eau


Un groupe d'aigrettes arrive juste devant la fenêtre...

 

Grande Aigrette (2 photos)


 
Aigrette garzette

 

Passage rapide du Martin-pêcheur (mais pas sur le bon bâton ...)

 
Les chevaliers culblancs sont les plus fréquents devant l'affût

 

Les chevaliers guignettes sont là aussi, mais semblent un peu plus craintifs 

 
 
Passage d'un œdicnème criard sur la plage


Et un beau courlis cendré fait une brève escale.

Et il est midi, il commence à faire très chaud ; le test est réussi, on reviendra.  En août, il y aura peut-être des surprises avec le début des migrations.

Rendez-vous au prochain épisode !


Et voici l'épisode 2 avec quelques images de ce début d'automne ornithologique :

Dans l'ordre : un Pipit des arbres,  le plongeon du Balbuzard, un rare Bécasseau de Temminck (et sur la photo suivante : le Petit jeu du "Cherchez-le", à côté d'un chevalier guignette qui dort et d'une Bergeronnette qui se lave); enfin un Gobemouche noir en pleine période migratoire et une Grande Aigrette (encore !!)







A bientôt sur les rives de l'Allier !

FG

 

vendredi 14 juin 2024

Découverte du méandre de Monétay-sur-Allier

 Parmi les nombreux secteurs intéressants pour l'ornithologue, le méandre de Monétay sur Allier se distingue par des milieux herbacés exceptionnels par leur surface. 

L'accès se fait par le village de Monétay-sur-Allier (on se gare à l'église ou à la ferme de l'Epine)

La ballade se fait dans le grand méandre juste en dessous (3-4 km) : voir ci-dessous le plan IGN .


Le site est bien aménagé, il faut suivre les sentiers qui sont régulièrement fauchés :

la carte ci-dessous est disponible sur le site de la RNVA (et téléchargeable en fichier GPS) sur : https://cartovaldallier.lpo-aura.org/carte.html


  Voici un aperçu, pour commencer, des milieux naturels au mois de juin :

Au fond de la prairie, on distingue le village de Monétay . Je déconseille la visite fin juin pour les allergiques aux graminées : préférez début juillet !   :)



Outre les belles prairies naturelles, le bras mort de Monétay (ci-dessus) est un des plus anciens et des plus longs de toute la RNVA. On y observera quantité d'espèces. La couleur rouge est due à la présence d'une fougère aquatique : Azolla filliculoïde. Ci-dessous une autre espèce caractéristique : la Tortue Cistude.


Les sentier fauchés sont très agréables et traversent des massifs de saules, prunelliers, frênes, extrêmement riches en passereaux :

Et voici quelques images des espèces observées le 13 juin 2024 :  Alouette lulu, Hypolaïs polyglotte,  Bruant proyer, Bihoreau gris ...

 





La liste complète des 42 espèces d'oiseaux observées : avec le nombre d'individus sur environ 3 km.

Alouette lulu Lullula arborea 2
Bihoreau gris Nycticorax nycticorax 6
Bruant proyer Emberiza calandra 6
Buse variable Buteo buteo 2
Canard colvert Anas platyrhynchos 6
Chardonneret élégant Carduelis carduelis 2
Cigogne blanche Ciconia ciconia 1
Corneille noire Corvus corone 6
Coucou gris Cuculus canorus 1
Faisan de Colchide Phasianus colchicus 2
Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla 42
Fauvette babillarde Curruca curruca 3
Fauvette des jardins Sylvia borin 10
Fauvette grisette Curruca communis 25
Gallinule poule-d'eau Gallinula chloropus 1
Geai des chênes Garrulus glandarius 1
Grand Cormoran Phalacrocorax carbo 1
Grimpereau des jardins Certhia brachydactyla 4
Grive musicienne Turdus philomelos 8
Héron cendré Ardea cinerea 2
Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta 7
Loriot d'Europe Oriolus oriolus 8
Merle noir Turdus merula 15
Mésange à longue queue Aegithalos caudatus 4
Mésange bleue Cyanistes caeruleus 6
Mésange charbonnière Parus major 3
Milan noir Milvus migrans 6
Mouette rieuse Chroicoc. ridibundus 8
Pic épeiche Dendrocopos major 1
Pic vert Picus viridis 2
Pie-grièche écorcheur Lanius collurio 10
Pigeon ramier Columba palumbus 10
Pinson des arbres Fringilla coelebs 6
Pouillot véloce Phylloscopus collybita 16
Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos 23
Rougegorge familier Erithacus rubecula 6
Sterne pierregarin Sterna hirundo 1
Tarier pâtre Saxicola rubicola 7
Tourterelle des bois Streptopelia turtur 26
Tourterelle turque Streptopelia decaocto 1
Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes 6
Verdier d'Europe Chloris chloris 1
Total Résultat
304

samedi 27 avril 2024

Quels oiseaux dans le Val d'Allier il y a 50 ans ?

 La mémoire naturaliste se perd vite et il est important de placer des jalons dans l'évolution des populations d'oiseaux : l'article téléchargeable ci-dessous fait donc le point, à 50 ans d'intervalle, sur l'évolution des espèces d'oiseaux nicheurs du Val d'Allier.  Spoil : ça ne va pas bien ....

Les impacts successifs des enrochements, de la maïsiculture, et maintenant du changement climatique avec ses conséquences sur l’hydrologie, ont porté un coup fatal à de nombreuses espèces, tandis que d'autres suivent le même chemin ...

 A lire dans :https://biblio.lpo-aura.org/wp-content/uploads/2024/04/Avifaune-dun-meandre-de-lAllier-50-ans_RNVA_Francois-Guelin.pdf


 

dimanche 31 mars 2024

De plus en plus d'oiseaux en Auvergne depuis 20 ans ...

Le graphe ci-dessous a été obtenu à partir de TOUTES les données STOC de l'ex-Auvergne depuis 2002 (Merci à Xavier BC pour les données brutes). Nous avons (avec Alex Clamens) calculé la moyenne annuelle du nombre d'oiseaux pour chaque point STOC, toutes espèces confondues.  Et c'est confondant. Mais pas trop de surprise non plus, en fait.

Sauriez-vous donner une hypothèse explicative ?

FG

 

 

 Pour compléter, voici le nombre de données brutes utilisées :

Années 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Nb de points STOC 410 440 390 530 570 580 540 630 620 520 380 370 390 370 500 520 520 560 0 590 560 700