samedi 21 août 2021

Le Bruant des roseaux, espèce nicheuse disparue dans le département de l'Allier ?

                                                                Bruant des roseaux mâle (photo F. Guélin)

Le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) est un passereau granivore qui se reproduit dans les saulaies et phragmitaies de surface importante. Les derniers Atlas (notamment l'atlas national 2009-2012, voir carte 1 ci-dessous) montraient une carte de répartition avec 8 carrés de nidification possible, et 6 carrés de nidification probable en Bourbonnais.  Presque 10 ans plus tard, où en est-on ?

Carte Atlas 2009-2012 (LPO)
 
La carte de l'année 2021 (carte 2 ci-dessous) doit nous alerter : pour la réaliser, nous n'avons pris en compte que les indices de reproduction certains + probables (les indices possibles sont extrêmement litigieux, et concernent souvent des données du mois d'avril, période pendant laquelle des migrateurs sont encore présents). Cette carte est catastrophique !  Plus aucune donnée en Bourbonnais !
La plupart des sites repérés en 2021 accueillent probablement 1, 2 ou 3 couples, jamais plus. Le département du Puy-de-Dôme possèdent au moins 3 sites qui hébergent plus de quelques couples : 2 tourbières d'altitude (Lac de l'Esclauze et la Godivelle), et un secteur de Limagne (Plaine de Sarliève / Zénith d'Auvergne), qui devient donc la plus grosse "colonie" d'Auvergne avec 6 ou 7 couples. On est donc loin des centaines de couples cités dans notre Atlas régional de 2010 !  Peut-être 5 à 10 fois moins en une décennie ?
 
                                            Carte 2021: triste à pleurer ...

      Une vue des milieux naturels du "hotspot" à Bruant des roseaux de la plaine de Sarliève (63)

Une histoire du Bruant des roseaux dans le val d'Allier

La première mention d'une densité date de 1978 (doc ci-dessus): un comptage sur 425 hectares de milieux naturels (soit le tiers de la Réserve actuelle) fait état de 10 couples de Bruant des roseaux. Les milieux cités dans ce texte sont toujours présents: les bordures de bras morts avec des baldingères et des jeunes saules. Les 1450 ha de la RNVA actuellement accueillaient probablement 30 à 50 couples de cette espèce.

Et aujourd'hui nous en sommes à zéro !   Les milieux sont toujours là, quoique moins abondants, car c'est la dynamique fluviale qui les crée, et cette dynamique est actuellement moins vive. Un marais à baldingère évolue en moins de 10 ans vers une saulaie-peupleraie de 5 à 10 m de haut, pas trop favorable à l'espèce. Mais cela n'explique pas tout, car , par exemple, l'espèce semble avoir aussi disparu des étangs de Sologne bourbonnaise.

Pour conclure , c'est donc encore une espèce en moins dans la réserve, tout comme le Traquet motteux, le Vanneau huppé, le Pipit rousseline, et même la Sterne pierregarin et la Sterne naine.

Heureusement, de nouveaux arrivants comme le Balbuzard ou la Cigogne blanche compensent un peu, mais le constat est là: la biodiversité diminue partout !





2 commentaires:

  1. le bruant des roseaux est une espèce qui est en nette diminution un peu partout, il y a 10 ans en 2011 (migr postnuptial et pendant l'hiver) et 2012 (migr prénuptiale) j'ai eu contacté sur le nord de la chataigneraie plusieurs groupes de 10 individus, cette année la fut un peu une année a bruant des roseaux, et depuis 2015 rès peu de données...

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  2. Bonjour Inconnu :)
    Effectivement, la tendance à la baisse est générale, même dans les groupes migrateurs ou hivernants.
    Merci de vos commentaires, mais n'oubliez pas de signer, c'est toujours plus sympa :)

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